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Aix, exposition Picasso Cézanne : l’évènement !

Affiche exposition Picasso Cézanne
Depuis le 25 mai et cela jusqu’au 27 septembre 2009, le Musée Granet d’Aix-en-Provence offre au visiteur l’exposition à ne pas manquer : Picasso Cézanne.


Musée Granet

Musée Granet

 

 

« Si je connais Cézanne ! Il était mon seul et unique maître ! Vous pensez bien que j’ai regardé ses tableaux… J’ai passé des années à les étudier… » Picasso.

Objectifexpo.com s’est rendu pour vous en pays d’Aix afin de découvrir ce qui fait le caractère exceptionnel et la force de cette rétrospective : la mise en parallèle de ces deux géants du monde pictural afin d’amener un regard neuf sur le travail de Picasso.

 

 

Le parcours du visiteur est jalonné par cent quatorze oeuvres de tous types : peintures, sculptures, dessins et gravures.
Celles-ci s’organisent autour de quatre grandes sections :
1. Picasso regarde Cézanne
2. Picasso collectionne Cézanne
3. Thèmes et formes partagées
4. Picasso se rapproche de Cézanne

 

1. Picasso regarde Cézanne

La première section de l’exposition débute sur l’arrivée de Picasso à Paris, tout juste âgé de 19 ans, pour s’achever sur son aventure cubiste (1917).
L’attention se porte sur l’oeil de Picasso envers la leçon Cézannienne. Explorée, digérée celle-ci finit par être dépassée voire outrepassée dans un élan toujours infiniment respectueux.

« Ce n’est pas ce que l’artiste fait qui compte, mais ce qu’il est… Ce qui nous intéresse, c’est l’inquiétude de Cézanne, c’est l’enseignement de Cézanne ». Picasso

A l’évidence, d’autres inspirations émergent chez Picasso, au fil des oeuvres, comme celles, entre autres, d’artistes comme Gauguin, le Douanier Rousseau ou encore de la sculpture hiératique égyptienne et de l’art primitif africain.
Dans sa Composition à la Tête de Mort par exemple, Picasso revisite en 1907 la Nature Morte au Crâne de Cézanne (1896-1898) : le symbolisme traditionnel de la vanité est balayé par l’arrivée d’un autoportrait, tout aussi symbolique, mais dont les attributs comme la fécondité et la créativité, associés à certains objets personnels de l’artiste (pipe,livres, bol…), se voient contrebalancés par l’image funeste du crâne.

Picasso, Composition à la Tête de Mort, 1907-1908

Picasso, Composition à la Tête de Mort, 1907-1908

Cézanne, Nature Morte au Crâne, 1896-1898

Cézanne, Nature Morte au Crâne, 1896-1898

Alors que Cézanne exulte le volume par la masse colorée même, Picasso pousse l’élimination du superflu à son apogée : il épure les formes, aplanit l’espace et diversifie les points de vues au sein du même tableau propre au cubisme.
Bien qu’excellant dans la pratique du dessin académique, de part leur enseignement respectif, les deux artistes ont tous deux quitté cette relation à la retranscription traditionnelle de la nature pour envisager un art plus révolutionnaire. Autre point commun, tous deux bénéficiairent des services du même marchant d’art : le célèbre Ambroise Vollard immortalisé par chacun en 1899 et 1910.

Cézanne, Ambroise Vollard,1899

Cézanne, Ambroise Vollard,1899

Picasso, Ambroise Vollard, 1910

Picasso, Ambroise Vollard, 1910

 

2. Picasso collectionne Cézanne

Dans la seconde section de l’exposition, l’attention se tourne vers la collection d’oeuvres d’art acquises par Picasso et plus particulièrement vers certaines oeuvres du Maître d’Aix.
L’admiration et le profond respect que Picasso voue à Cézanne est une fois de plus palpable dans ce désir quasi possessif qui débute dés 1917. En 1930, il achète le Château Noir et c’est durant la période succédant la seconde guerre mondiale que cette activité s’intensifie réellement chez Picasso.

 » Qu’est-ce qu’au fond un peintre ? C’est un collectionneur qui veut se constituer une collection en faisant lui même les tableaux qu’il aime chez les autres ». Picasso

Toutefois, ce n’est qu’en 1959, lors de son installation, qu’il souhaitait pérenne, au Château de Vauvenargues, qu’il exposera pour la première fois sa collection sur les murs de son atelier…

 

3. Thèmes et formes partagées

La troisième section met, quant à elle, l’accent sur les goûts communs des deux monstres sacrés de la peinture notamment envers certains sujets et thématiques : les baigneurs (baigneuses), les portraits de femmes assises, les postures d’hommes accoudés, les fumeurs sans oublier l’Arlequin.

Cézanne, Arlequin, 1888-1890

Cézanne, Arlequin, 1888-1890

Picasso, Arlequin, 1917

Picasso, Arlequin, 1917

 

Quelques objets composant la palette des natures mortes sont également récurant dans leurs tableaux respectifs : le compotier de porcelaine blanche, le crâne ou encore la fameuse pomme.

 

4. Picasso se rapproche de Cézanne

Château de Vauvenargues

Château de Vauvenargues

 

« J’ai acheté la Sainte Victoire de Cézanne !
– Laquelle ? demande Kohnweiler (son marchand d’art de l’époque)
– La Vraie, répond Picasso »

L’achat du château de Vauvenargues en 1959 figurera comme un ultime accomplissement dans le rapprochement spirituel des deux artistes.
Ce lieu, véritable refuge pour Picasso lui permit, même s’il n’y séjourna que peu au final (février 1959-juin 1961), d’exercer son Art au calme dans le paysage peint avec ferveur par son « père ». Il figurera comme la dernière demeure du peintre.

 

 

 

« Nous allons vers les admirables oeuvres que nous ont transmises les âges, où nous trouvons un réconfort, un soutien, comme le fait la planche pour le baigneur », soulignait Cézanne en 1925 alors que Picasso clamait en 1964 : « Cézanne ! Il était comme notre père à tous. C’est lui qui nous protégeait… ».

Séparés par une génération, Picasso ne rencontra pourtant jamais le Maître d’Aix. Or, sa carrière d’artiste autant que sa vie d’homme apparaît inextricablement bouleversée par la leçon cézannienne. Assimilée et métamorphosée au gré de ses réflexions et au gré de sa propre pâte, Picasso porta celle-ci vers de nouveaux horizons. Mais , les célèbres Demoiselles d’Avignon auraient-elles pu exister sans les Baigneuses de Cézanne ?
Collectionnant les oeuvres de Cézanne et résidant au pied de la Sainte Victoire, Cézanne resta, d’une importance capitale pour Picasso, tout au long de sa vie, tel un lien invisible qui ne peut se briser.

Le visiteur chemine donc au fil des salles du Musée Granet entre les oeuvres des deux artistes présentées côte à côte et ne peut que percevoir cette indéniable relation… Une exposition exceptionnelle que l’équipe d’Objectifexpo.com vous recommande !

 

 

Bonus :

A voir également au sein du musée, et gratuitement, le parcours multimédia mis en place en complément de l’exposition, Picasso les Métamorphoses, ainsi que l’exposition de photographies de David Douglas Duncan, David Douglas Duncan regarde Picasso (plus de 40 tirages originaux).

 

Florence Alfano


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