Gabriel Dawe n’est pas un contorsioniste, et pourtant, c’est certainement un des talents qu’il doit convoquer lorsqu’il réalise une de ses complexes sculptures en fils colorés tendus. De véritables arcs en ciel qui s’étendent dans l’espace pour donner à voir de beaux camaïeux de nuances multicolores. Comme une lumière spectrale qui s’abat sur nous, par plans transversaux, il construit des architectures de couleurs. On en perdrait presque le fil!
L’artiste voit dans son oeuvre une citation onirique des ciels mexicains de son enfance, tout en dégradés délavés en journée, plus vifs aux couchers de soleil. Mais G.Dawe voit surtout ses sculptures comme des abris pour les humains comme le sont les vêtements pour l’organisme.
Le fil représente pour l’artiste, le vecteur d’un questionnement entre l’art contemporain et la mode. Une façon aussi, en tant qu’homme originaire du Mexique – « un pays à tendance machiste » – de transcender les normes sociales de genre, enracinées dans la culture de son pays. Aussi, il revendique son art comme une façon d’explorer et de subvertir les normes et structures sociales en vigueur, pratiquant à travers ses installations, l’art de la broderie habituellement réservé aux femmes.
« Quand il a fallu que je titre ces installations, je voulais transmettre la complexité de l’ensemble des thèmes qu’elles abordent. Je me décidai pour « Plexus », qui signifie littéralement « le réseau de nerfs ou vaisseaux, informant et soutenant le corps ». C’était le titre parfait car il ne se réfère pas uniquement à la connexion du corps avec son environnement, mais il concerne également directement le réseau complexe de fils qui forment l’installation elle-même, et la tension inhérente au fil, vibrante avec une luminosité presque tangible. Plexus évoque l’ordre intrinsèque dans le chaos apparent qui existe dans la nature. Une codification caché, perçant nos perceptions quotidiennes, semblant créer à la fois la matière et l’immatériel avec des rayons de lumière colorés. »
+ d’infos sur l’artiste et son travail