Pour le moins surprenantes, ces sculptures informes nous mettent en déroute. C’est l’œil alerte et la main voyageuse, que survient en nous une furieuse envie de palper la matière: qui s’y frotte, s’y pique!
Philippin, l’artiste Dan Lam nous invite dans un monde à part, une sorte de « nanomonde », où cellules, bactéries, acariens, brins d’ADN… tout ce qui échappe à notre œil d’humain pourrait être perçu. Interprétées comme chacun l’entend, ces sculptures étranges aux couleurs fluorescentes et contrastées, surprennent, effarent, dérangent. Elles n’ont rien en commun avec notre monde, avec ce que l’on connait, ce que l’on côtoie, ce autour de quoi nous évoluons.
Certains diront qu’elles ressemblent à des blobs (jeu de plates-formes) avec le surplus des picots. Les plus scientifiques à tendances pessimistes, reconnaîtront dans le choix des couleurs, la formalisation du concept de « danger imminent », ces organismes pouvant résulter d’un déversement radioactif… Les autres, plus rêveurs sans doute, des corps marins, anémones ou autres coraux multicolores, enfouis dans les tréfonds des ténèbres maritimes. Ou enfin, un appel venu d’une autre planète, des créatures imaginaires tels des O.F.N.I ou des aliens tout de même un peu plus funky que celles qui rôdaient aux côtés de Sigourney…
Tant de doutes peuvent pourtant être dissiper en trouvant réponse à une seule et même question : avec quels matériaux l’artiste compose t’il ses œuvres ?
En réalité, ce ne sont que résine, bois, mousse et peinture. C’est là qu’on salue le génie de Dan Lam, grâce au talent duquel, tant d’histoires naissent de nos interprétations…
Une interrogation demeure cependant : laquelle se transformera en batracien pendant votre sommeil ?
Am, stram, gram,
Pic et pic et colégram,
Bour et bour et ratatam,
Am, stram, gram pic dam !