L’art coule dans ses veines. Elle puisse son inspiration dans la nature comme un arbre se nourrit via ses racines dans la terre. Son nom : Juana Gomez.
Son travail est une citation. Celle de l’oeuvre et du questionnement de photographes de la « Nouvelle Objectivité » allemande, comme Karl Blossfeldt ou encore de plus modernes comme Albert Renger-Patzsch, tous deux connus pour leurs capacité à orienter la vue du spectateur vers la surface, la structure et la forme des objets « passés au crible » de leur objectif, notamment la botanique, plantes, végétaux en tout genre, où « comment la Nature inspire le Vivant ».
Juana Gomez à son tour, se concentre sur les interactions entre le corps et la nature, à travers le jeu des motifs communs aux deux, la construction de l’un part rapport à l’autre. Dans « Constructal », elle s’inspire directement de la « théorie constructale », qui a pour but d’expliquer l’émergence de nombreuses formes naturelles, en particulier des structures arborescentes (fentes, méandres, poumons, arbres…).
Le principe « florissant » de cette théorie qui date de 1990 (Pr Bejan du MIT), laisse apparaître que les architectures de flux naissent d’un principe de maximisation de l’accès aux flux dans le temps, et ont une forte capacité à se transformer.
L’artiste tente alors de mettre en évidence cette théorie dans son travail, à travers un jeu de motifs via les ramifications des artères du corps humains, qui génère le flux sanguin et laissent entrevoir une vraie architecture naturelle. Cette série d’auto-portraits en plan américain, tirés sur des toiles, sont ensuite brodés de fils colorés reprenant les couleurs des vaisseaux, allant du rouge vif, au bleu roi en passant par le violine cramoisi.
Ce savoir-faire de l’art de la broderie, elle le tient de sa famille, au sein de laquelle on brode depuis plus de trois générations.
« Nous n’héritons pas seulement d’une couleur des yeux. Nous recevons aussi une histoire riche. Ma grand-mère m’a appris à broder et maintenant je travaille avec cet héritage, je répète des motifs pour ne pas oublier, je brode pour que ces bouts de mémoire ne soient pas perdus ».
Et vous, avez-vous aussi ça dans le sang ?
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