Il faut voir ses œuvres comme des strates, des strates de peinture, assemblées les unes aux autres en feuilletage. Comme des calques que l’on superposerez avec différentes couches d’informations disposées sur chacun d’eux. Une sorte de sédimentation picturale. C’est le travail de l’artiste thaïlandais Uttaporn Nimmalaikaew.
Ses couches de filets produisent un effet 3D saisissant. En se déplaçant dans l’espace d’expositon, la technique picturale se dévoile. Le sujet représenté, une personne assise ou couchée, un portrait, devient une succession de formes colorées. Une succession de plan pochoirs, qui à travers un rendu plutôt traditionnel, prend la forme des procédés d’imprimerie en sérigraphie. On admire la technique qui transparaît dans le travail de l’artiste.
Ces sujets sont souvent des gens de sa famille. Ils lui permettent selon lui, de ralentir le processus de vieillissement et à travers leur image, il poursuit le but de les conserver dans le temps. Il joue également avec le principe de l’Hologramme, déjà visité en Art par le célèbre peintre catalan, S.Dali (cf vidéo de l’ina).
Nimmalaikaew a élaboré sa technique peu à peu, d’abord en étudiant à l’ Université Silpakorn à Bangkok, où la légende raconte qu’un grain de peinture aurait atterri sur une moustiquaire dans son atelier. Témoin de la dimensionnalité de la surface peinte, il commence alors à explorer de nouvelles façons de peindre sur du matériel utilitaire.
Pour chaque nouveau filet, il réalise en premier lieu un dessin numérique qu’il imprime ensuite grandeur nature afin de déterminer la forme et la texture de l’oeuvre finale. Il peint ensuite par strates, avec de la peinture à l’huile dans un style qu’il appelle «style peinture-tulle ».
E, 2014, il dira en interview « Au fil du temps, j’ai appris que le tulle exige une autre façon de créer de la lumière et de l’ombre réalistes. La couche supérieure donne des détails pour l’illusion d’optique. Ensuite, chaque couche se combine avec les autres pour créer de la profondeur dans l’image ».