Voilà un artiste qui fait le ménage à fond, et qui résiste sous haute pression. Klaus Dauven, artiste allemand, vient de finir une nouvelle fresque grandeur Nature. Nature avec une majuscule, car il sait lui rendre hommage. Travail majestueux qui joue entre empreinte positive et négative, mais qui est toujours bénéfique pour l’environnement visuel.
C’est un karcheur qui lui sert pour ainsi dire de pinceau. Sa toile de fond : de grands pans de murs, des barrages, des trottoirs, des façades, des cabanons, en somme, de grandes superficies sur lesquelles il ne vient pas rajouter de la matière, mais en soustraire, y dessinant des motifs en négatif, par jeu de pochoirs. Où le propre règne, l’art né.
En 2007 , il a travaillé sur le barrage de Oleftalsperre avec des tuyaux à haute pression et a donné naissance à une fresque gigantesque. En 2008 sur les flancs du Matsudagawa barrage près de la ville japonaise de Ashikaga, il a créé la plante « Hanazakari »avec des nettoyeurs à haute pression. En 2012, Dauven conçoit et réalise un dessin panoramique monumental intitulé « Empire Fish », au barrage Eibenstock Erzgebirge. La «toile» était de 307,5 m de large et de 57 m de haut.
Certains appellent sa technique de décrassage de murs à grands coups de jets d’eau haute pression, du « graffitis à l’envers ». Pour réaliser son oeuvre éphémère sur le barrage d’Oleftalsperre en Allemagne, oeuvre qui représente la faune vivante près du barrage, il trace ces silhouettes sur une « toile » de 3 000 mètres carrés et impose la présence de cette faune en aplat, dans ce paysage industrialisé. La nature reprend en quelques sortes ses droits, de façon artificielle.
L’artiste, souhaitant passer un message écologique serein et discret, n’utilise aucun produit chimique pour réaliser ses dessins gigantesques. Son travail n’est pas sans rappeler celui d’Alexandre Orion, le susnommé décrasseur de Sao Paolo.
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