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HECHT Laetitia

Paris (France)

HECHT Laetitia Paris France artiste

Art pratiqué

Peinture, Dessin, Installation

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Ses oeuvres

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Aucune oeuvre n'a encore été renseignée par l'artiste.

Ses expositions

Expositions passées de l'artiste HECHT Laetitia



Les plus de Gustave

Exposition Personnelle du au (durée : 1 mois et 22 jours)
Photo de l'exposition Lieu : Espace Bertrand Grimont  (Paris
Date du vernissage : 03/09/2022

Descriptif :
Gustave ou l’art thaumaturge
Paul Ardenne

Qui est « Gustave » ? Une artiste femme. Surprenant ? Oui, comme l’est la pratique de cette artiste, non attendue, celle, selon ses propres termes, d’une « magnétiseuse ». L’objectif de Gustave est, dit-elle, de « donner de la force », une force qu’elle symbolise dans sa peinture de façon exclusive, par le tracé récurrent du signe « plus » : une croix grecque peinte sur des toiles, sur du tissu et au moyen de couleurs particulières jamais apposées au hasard. « J’ai une énergie particulière qui me permet de soigner avec les mains et j’arrive à transmettre cette force sur mes toiles, à travers différents objets aussi, des galets, par exemple. « Je ne fais que des ‘’plus’’, pour faire circuler de la force ». Une pratique radiesthésiste de l’art ? Elle se veut, ici, assumée, proclamée.
Gustave, artiste de la mise en circulation de la « force ». De sa distribution, aussi. C’est à ce titre, contre toute attente, que l’exposition « Les plus de Gustave (Fuerza et Libertad) » mute en espace thérapeutique. On n’y trouve plus que des « œuvres d’art » stricto sensu mais autre chose, sous la forme mimétique de l’œuvre d’art : un dispositif énergétique dont la fréquentation, pour le spectateur, s’apparente à une visite médicale. Quel est le problème, notre problème, en tant que personnes ? Le « décentrement », dit l’artiste. Il faut en conséquence nous recentrer, gage des retrouvailles de notre équilibre psycho-physique. Stationner devant les « plus » de Gustave nous y aidera. Telle ou telle couleur, aussi bien la « couleur soignante », la « couleur d’aura ». Ou encore tel objet que l’artiste a nourri au préalable de sa force personnelle. Les corps, quels qu’ils soient, charnels, végétaux, minéraux, irradient, l’émission de leurs ondes peut être récupérée, travaillée, redistribuée.

Donner une suite à l’« art médecine »
Gustave, si l’on suit bien ? Cette artiste inattendue par qui le magnétisme est dompté au bénéfice d’un spectateur à qui, au final, de la force aura été donnée, en sortir d’exposition.
« L’art devrait être quelque chose comme un bon fauteuil dans lequel se reposer de la fatigue physique », disait Henri Matisse. Que comprendre ? Idéalement, l’art, sa pratique comme sa fréquentation, devrait faire du bien, être reposant, délassant. L’esthétique ainsi comprise peut s’exonérer du « beau », de l’« effet plastique ». Au fond, seul devrait compter, d’elle, ce réconfort que l’œuvre d’art, vecteur privilégié, peut véhiculer et offrir. L’art thérapie, comme on le sait, a fait de ce principe sa raison d’être, de manière pratique, ses praticiens, à la différence de Gustave, n’étant cependant pas dotés de « pouvoirs », comme l’on dit. Là où Gustave, en thaumaturge, fait pour sa part de ses créations artistiques un médicament, rien moins. « Le roi te touche, Dieu te guérit », disait-on au Moyen Âge. L’art de Gustave te touche, il te guérit.
On a pris l’habitude, depuis le XXe siècle, de parler d’« art médecine » pour désigner des formes de création plastique dont, avant d’être spectaculaire, la vocation est d’être curatrice. Cercles de parole initiés par Joseph Beuys, séances sensorielles collectives de Lygia Clark, repas pris en commun de Dorothée Selz, exercices gymniques de Sarah Roshem et, incantatoires sur un mode humoristique, de Marc Horowitz…, les exemples ne manquent pas de cette inflexion à faire de l’art une discipline active voyant l’artiste prodiguer de « bonnes ondes » et placer le spectateur dans la position d’un patient en attente de bienfait physico-psychologique. Gustave s’inscrit dans cette lignée mais, la concernant, elle pousse la pratique plus loin.
L’exposition « Les plus de Gustave (Fuerza et Libertad) », réellement originale, est l’expression de ce désir d’aller plus loin. Dans la première salle, des toiles portant chacune un « plus », aux airs expressionnistes (on peut songer à Jackson Pollock, à Georges Mathieu) mais où chaque spectateur, fera l’expérience de sa « centration », et dans cette perspective, corriger cette dernière si elle est négative. Seconde salle : des tissus peints, en fait des couvertures de prisonniers. Ces couvertures pendent du plafond comme à un fil à linge. Entre celles-ci, le spectateur erre comme dans un labyrinthe (comme dans un pénétrable de Soto), jusqu’à trouver peut-être la « bonne » toile, celle devant laquelle stationner lui procurera un bienfait, un sentiment d’équilibre « se coller à ces couvertures pour ‘’attraper la force’’ », dit l’artiste. Combien de ces tissus ? « Il y en a vingt-cinq, en référence aux vingt-cinq points du programme nazi, liberticide, muselant l’énergie individuelle, la soumettant à une autorité morbide ». Pus une vingt-sixième, celle-ci venant symboliser la liberté, la Libertad, la sortie de la prison de soi. La référence au nazisme ? Parce que celui-ci constitue un universel de l’horreur et de l’abjection, un interdit de vivre, à l’image de la vie volée a de nombreux déportés et exterminés durant la Shoah, vous expliquerait Gustave.

Cosmo-tellurisme
La troisième section de l’exposition, en fin de parcours, présente au spectateur des galets, en nombre, ramassés sur les côtes maritimes par l’artiste. Non de simples cailloux, on le pressent, mais autant de pierres décrétées bénéfiques qu’il appartiendra à chacun de choisir, selon son désir et en fonction de l’impulsion reçue de la fréquentation de cette communauté minérale offerte à sa préhension. « Les gens prennent ‘’leur’’ galet, celui qui les appelle, qu’ils ont choisi », dit l’artiste. Chaque galet est présenté brut, non peint, et a été « énergisé » avant exposition (suivons le vocabulaire de Gustave) dans ce but, de nouveau, « lui donner de la force ». Prière de toucher, donc, pour reprendre le titre d’une sculpture fameuse de Marcel Duchamp, et Prière d’emporter, dans la foulée. Les galets exposés tels que Gustave les scénographie baignent non sans mobile dans une lumière rouge, la couleur élue de l’artiste. Rien à voir, cette fois encore, avec une installation conventionnelle. Le dispositif, en l’occurrence, se veut énergétique, il cumule selon l’artiste l’énergie mise par elle dans chaque galet et le bénéfice à retirer de « sa » couleur personnelle : une couleur irradiante, baignant les galets exposés d’un flux de photons à considérer comme une « couleur force ». Cette irradiation, entend Gustave, est un pôle lumineux énergétique autant qu’un foyer de radiations aux effets psycho-physiques réparateurs, un espace de soulagement, de décontraction, l’équivalent d’une Chill Out Room.
Dernière précision, le titre même donné à cette exposition hors norme, où rien moins que les forces cosmo-telluriques sont priées de se manifester, « Les plus de Gustave (Fuerza et Libertad) ». L’artiste, par cette formule, « décrit » ce qui constitue l’objet même de son exposition : offrir au spectateur du « plus », de la force (Fuerza), ainsi qu’une plus grande liberté d’action et d’existence (Libertad). Son choix de vocables hispaniques ? Une référence à un slogan de la Guerre d’Espagne. Ce conflit civil, qui oppose Franquistes et Carlistes d’un côté et républicains de l’autre, peut aussi être interprété comme un affrontement entre les forces de contrainte et les forces qui libèrent de la contrainte.

Néo-chamanisme
Gustave n’est assurément pas une artiste assimilable au tout venant de la grande tribu artistique. Gustave, un prénom masculin en guise de nom, pourquoi ? « Ma grande référence artistique est L’origine du monde de Gustave Courbet, cette peinture d’un sexe de femme offert à la vue exprimant la mise au monde, le pouvoir d’enfanter, de créer et de prolonger la vie – l’énergie même de la vie ». Mais encore ? Gustave Courbet, peintre, en son temps, engagé, a participé activement à la Commune de Paris et nourri le principe de l’artiste activiste, pas seulement rivé à son atelier mais se mettant au service d’autrui. Alors « Gustave », oui, ce nom d’emprunt, pour l’artiste, la qualifie mieux que son identité propre, mise de côté.
« Les plus de Gustave (Fuerza et Libertad) », on l’aura compris et quoi que l’on en pense, ne peut apparaître comme une exposition ordinaire, de celles où l’on « montre » des œuvres. L’« œuvre », dans son cas (on nous excusera les guillemets, qui résultent pour l’occasion d’un glissement sémantique généralisé), n’est pas à proprement parler une œuvre au sens classique du terme, une création à visée esthétique, mais en l’occurrence un contenu médicalisé, l’artiste même cessant d’être un artiste stricto sensu (artista, XVIe siècle, « l’homme, la femme de métier spécialisés ») pour devenir guérisseuse et doctoresse. Gustave, avec cette exposition, met au service du spectateur de passage, un dispositif en tout point chamanique (pour ceux qui y verraient un archaïsme, une forme de médecine primitive), de nature radiesthésiste (pour qui adhère aux théories de l’abbé Bouly) ou plus sobrement psycho-actif, dont la fréquentation est censée, avant tout, apporter un bienfait, soulager une tension, des douleurs. Une kinésiologie appliquée.
Avec cette exposition, Gustave fait en somme entrer l’art dans une nouvelle dimension. L’artiste coupe les amarres avec le monde de la représentation, du simulacre, des effets esthétiques traditionnellement marié à l’œuvre d’art plastique. À ce monde, celui des apparences, elle substitue l’équivalent d’une consultation médicale aux fins reconstructrices. Devenu un patient, le spectateur traverse « Les plus de Gustave (Fuerza et Libertad) » en se donnant l’opportunité d’améliorer sa vie pour de vrai, s’il s’avère sensible aux bons effets de la « sourcerie » bien administrée et croit en ses pouvoirs. La galerie d’art, d’un même tenant, adopte la fonction inusitée du dispensaire. L’art se veut cette fois curatif directement et sans intermédiaire, il est devenu en soi le traitement, le médicament.

Pour un art du Care
On ne peut être plus proche du Care, en vérité, qu’entend l’être Gustave, créatrice soignante et artiste « néochamane ». Mieux que changer le vrai en un faux qui voudrait dire le vrai (la vocation de l’art), Gustave s’empare de nos corps pour amoindrir ou amender ce qu’ils contiennent de souffrance. Marchera, ne marchera pas ? Personne n’est obligé d’y croire, rien n’implique ici d’adhérer au « paranormal » et au « magique » mais chacun, s’il le souhaite, a tout loisir d’essayer. Le nouveau pouvoir de l’art selon Gustave ? La guérison concrète de nos moi, toujours trop à cran, toujours trop décentrés.

Paul Ardenne est écrivain et historien de l’art contemporain
Il est notamment l’auteur de Art, le présent (éditions du Regard, 2010) et de Un Art écologique. Création plasticienne et anthropocène (La Muette/BDL, 2018)


La Galerie ADDICT poursuit sa programmation en ouvrant un nouveau chapitre, celui de la « (*) Project room ».
Un espace de recherches, de créations et d’expositions consacré à la présentation de projets artistiques hors normes. 
Il est question ici d’ouvrir le champ des possibles et d’accompagner les artistes en jouant un rôle de révélateur, d’accélérateur autant dans la construction de leurs projets que dans le développement de leurs œuvres et pour a terme en assurer le commissariat d’expositions. « Les plus de Gustave (Fuerza et Libertad) » en est la parfaite illustration. Dans le cadre de cette exposition nous investirons l’Espace Bertrand Grimont, 43 rue de Montmorency 75003 Paris.
Vernissage le 3 Septembre, exposition jusqu’au 24 Septembre 2022.
Performance énergétique avec la participation de Paul Ardenne le 22.09 de 17:00 à 21:00





CULBUTEURS - art et moto-culture @ ADDICT galerie

Exposition Collective du au (durée : 1 mois)
Photo de l'exposition Lieu : ADDICT Galerie  ()
Date du vernissage : 18/05/2017

Descriptif :
Exposition du Jeudi 18 mai au Samedi 17 juin 2017

Vernissage Jeudi 18 mai de 18h à 21h
Exposition du Vendredi 19 Mai au Samedi 17 Juin 2017
Mardi - Samedi 14:00 - 21:00

ADDICT Galerie présente : « CULBUTEURS – art et moto-culture »
Group show avec : BP, Olivier Mosset, Youri Lenquette et Alexandre Lewkowicz mais aussi une sélection de pochettes de disques rares, fanzines, livres, bande dessinées,…et des motos !

A l’occasion de l’exposition nous présenterons le livre : « Sonny – 60 ans Hells Angels » aux éditions Serious Publishing, le vendredi 9 Juin 2017 de 18h à 21h.
Pour la première fois, ce livre de Photographies retrace le parcours de Sonny Barger au sein des Hells Angels Californiens de 1957 à nos jours. Des documents exceptionnels sur le mouvement contre-culturel le plus mythique des années 60 !

Culbuteurs : Un parcours artistique consacré à l’univers de la moto, dans trois galeries d’art du Marais : témoignages de la culture populaire et œuvres d’artistes contemporains.
Courbes et moteurs, image et mouvement, asphalte et peinture.
Une idée de Filo Loco avec la participation des éditions Serious Publishing
Remerciements à Jean-Claude Passetemps et Stéphane Romano qui nous ont confié leurs documents rares et leurs pièces vintage.


ADDICT Galerie
14/16 rue de Thorigny 75003 Paris
Vernissage Jeudi 18 mai de 18h à 21h
Exposition du 18 mai au 17 juin 2017
ADDICT Galerie présente : « CULBUTEURS – art et moto-culture »
Group show avec : BP, Olivier Mosset, Youri Lenquette et Alexandre Lewkowicz mais aussi une sélection de pochettes de disques rares, fanzines, livres, bande dessinées,…et des motos !

GDM… Galerie de Multiples
17 rue Saint-Gilles 75003 Paris
Vernissage Jeudi 18 mai de 18h à 21h
Exposition du 18 mai au 17 juin 2017
GDM présente : « Road is a road is a road... »
Une exposition de groupe avec: Viriya Chotpanyavisut, Claude Lévêque, Peter Downsbrough, Christophe Herreros, Pierre Denan, Raymond Pettibon, Allan Kaprow, Julian Opie, Marine Provost, Denis Darzacq, 
Olivier Mosset...



Le Garage
26 rue Saint-Gilles 75003 Paris
Vernissage Jeudi 18 mai de 18h à 21h
Exposition du 19 au 21 mai 2017
Le GARAGE
 présente : Un Workshop Pinstriping par Jerry Teller et Den
et une exposition de groupe avec Pierre Denan et Olivier Mosset. Vidéos de Kenneth Anger, Janet Biggs, Stéphane Bérard, Simon Floriet & Nicolas Fenouillat, Laurent Friquet, Shaun Gladwell, Janine Gordon, Christophe Herreros, Olivier Mosset, Laure Prouvost, Jean-Baptiste Sauvage, Michaël Sellam, Roman Signer.





AKKU - Sacha Haillote @ ADDICT galerie

Exposition Personnelle du au (durée : 25 jours)
Photo de l'exposition Lieu : ADDICT Galerie  ()
Date du vernissage : 05/07/2016

Descriptif :
Exposition du Mercredi 6 Juillet au Samedi 30 Juillet 2016

Vernissage le Mardi 5 Juillet 2016 de 18:30 à 22:00
Exposition du Mercredi 6 Juillet au Samedi 30 Juillet 2016
Mardi - Samedi 11:00 - 19:00

Communiqué de presse

La Galerie ADDICT & Laetitia Hecht poursuit sa programmation au gré de ses coups de cœur et invite aujourd’hui Sacha Haillote.

Dynamiser les lieux, c’est tout le talent de cette Architecte d’intérieur, formée à Camondo. Sacha Haillote a le chic pour détourner les objets, vitaminer les espaces, scénariser le quotidien. Curieuse des autres, elle tire son inspiration d’artistes comme Julian Schnabel, Martin Parr et tant d’autres pour imaginer les premières émergences des projets. Le large colorama qu’elle déploie trouve son équilibre à travers son goût pour les matériaux simples, chaleureux et contrastés. Chaque détail est traité avec une attention particulière. Les décors qu’elle crée portent chacun une atmosphère authentique et originale.

D’années en années, Sacha Haillote s’est appliquée à collecter images et objets, se demandant comment donner sens à ces accumulations. Elle a développé une curiosité pour l’esthétique des objets industriels, dont elle se plait à discerner les similitudes et expérimenter leurs combinaisons pour faire œuvre.

Interpellée par les formes aérodynamiques et les multiples couleurs que peuvent prendre les chevilles de bâtiments, elle donne vie à un personnage qui a marqué son enfance: Goldorak.
Nait alors une série d’œuvres reflétant la nostalgie d’un temps où elle admirait la superpuissance, le dynamisme et le caractère invincible de ce robot extraterrestre haut en couleur.

Ainsi la plupart de ses œuvres questionnent la notion d’icône, non pas comme témoins de sa foi en une puissance divine, mais plutôt comme témoignage d’une admiration pour les hommes et surtout pour les femmes qui l’entourent. Ces dernières sont glorifiées pour leur courage, leur personnalité, leurs traits de caractère et leur capacité à s’affirmer dans notre société.

À travers ses œuvres, elle interroge souvent ce qui se joue dans le rapport homme-femme, ce qu’il peut révéler de complémentarités et d’influences sur l’identité.

La Galerie ADDICT présentera "AKKU", une exposition de Sacha Haillote du 6 Juillet au 30 Juillet 2016.





Intérieur Particulier

Exposition Collective du au (durée : 1 mois et 16 jours)
Photo de l'exposition Lieu : ADDICT Galerie  ()
Date du vernissage : 03/05/2016

Thème de l'exposition :
Les peintures et photographies contemporaines côtoient un cabinet de curiosité composé d’objets, luminaires, sculptures, antiquités et mobiliers design et industriels de toutes époques.

Descriptif :
Intérieur Particulier
Une proposition d’Arnaud Caffort

Exposition du Mercredi 4 Mai au Samedi 18 Juin 2016

Vernissage le Mardi 3 Mai 2016 de 18:00 à 21:00
Exposition du Mercredi 4 Mai au Samedi 18 Juin 2016
Mardi - Samedi 11:00 - 19:00


Communiqué de presse
Laetitia Hecht poursuit sa programmation au grès de ses coups de cœur et invite aujourd’hui dans la Galerie ADDICT, Arnaud Caffort, Antiquaire? Scénographe? Décorateur?...Malicieux, l’œil frise, le sourire se fait gouailleur, la gestuelle s'anime : nous avons affaire à un homme de passion.

Au fil des années, il organise des expositions et réalise des scénographies éphémères dans des espaces de caractère dans lesquels il crée ce qu’il nomme des « Lieux de vie » pour dévoiler ses dernières sélections et créations.
Ce découvreur-né, joue aussi les décorateurs ensembliers: il revisite à sa manière des appartements, des restaurants comme par exemple le Chalet des îles du bois de Boulogne, le Petit Poucet sur l’île de la Jatte,…

Le projet d’Intérieur Particulier à la Galerie ADDICT est né d’un échange sur la possibilité d’investir d’une façon singulière un espace traditionnel de galerie d’Art Parisien…
Une façon concrète de montrer que tout cohabite avec tout lorsque l'on sait créer des liens voir des correspondances improbables qu'Arnaud Caffort orchestre avec talent.
L’exposition propose une sélection iconoclaste et hétéroclite. Les peintures et photographies contemporaines côtoient un cabinet de curiosité composé d’objets, luminaires, sculptures, antiquités et mobiliers design et industriels de toutes époques.
L’éclectisme en règle de vie!

La Galerie ADDICT et Laetitia Hecht présenteront du 4 Mai au 18 Juin 2016, l’exposition "Intérieur Particulier" une proposition d’Arnaud Caffort.

ARTISTES EXPOSÉS: ARTHUR AUBERT, GILLES BERQUET, GILLES ELIE COHEN, JEAN FAUCHEUR, LAURENT JASMIN, YOURI LENQUETTE, MARIANNE MARIC, JOHN CRASH MATOS, JACQUES OWCZAREK, DEREK RIDGERS

DESIGN DU XX: MARIO BOTTA, GAROUSTE ET BONETTI, CAROLINA FONTOURA, REMY LOCA, BRUNO MATHSSON, ALAIN RICHARD, DE SEDE, ETTORE SOTTSASS.





Les Rita Mitsouko & Catherine Ringer - Renaud Corl

Exposition Collective du au (durée : 1 mois et 30 jours)
Photo de l'exposition Lieu : ADDICT Galerie  ()
Date du vernissage : 05/12/2015

Thème de l'exposition :
Photographie

Descriptif :
http://www.addictgalerie.com/accueil.html

Communiqué de Presse

Démarrée à l’aube des années 80’, l’aventure du duo le plus iconoclaste du rock français a été suivie par Pierre Terrasson (au début du groupe), Youri Lenquette (des années 80 aux années 2000) et Renaud Corlouër (à partir de 2007 pour l’ultime session des Rita Mitsouko jusqu’aux derniers projets de Catherine Ringer en solo).
En écho au livre paru aux Éditions du Cherche-Midi, l’exposition présentée à la Galerie ADDICT dévoile les nombreuses facettes de Fred Chichin et Catherine Ringer. Un panorama éclectique à l’image du très riche répertoire de ce groupe qui a révolutionné le rock hexagonal durant trois décennies.

Ils sont arrivés comme un nouveau Big Bang. Un peu après Edith et Yves, les Beatles et les Stones, Ike et Tina, Otis et Aretha. Et en même temps que Prince. Mais eux, c'était ici, et ça a tout de suite fait grand fracas et bien beaux bruits. Une déferlante de chansons et d'images entremêlées, parce que s'ils étaient surtout artistes, ils furent d'abord, l'un pour l'autre et notre enthousiaste stimulation, des amants de Paris : lui Monsieur Fred, le long indien des barrières à l'oeil de charbon et de malice, silhouette aux gestes économes mais saccadés sur ses guitares flashy : elle Dame Catherine, l'anti-diva harpie mais divine, coeur de lave, voix à volonté de braise ou de merle moqueur.

Ils nous ont secoués, enchantés, bouleversés trois bonnes décennies pleines de leurs audaces qu'ils appelaient "trouvailles", comme si leur génie dual se chinait aussi facilement que sur les marchés aux puces des faubourg de Paname : le Système D leur était tellement naturel qu'ils en ont donné le nom à l'un de leurs albums, peut-être le moins connu - c'est pourtant leur "troisième Velvet" à eux, un trésor à redécouvrir, tout comme la plupart des titres des Mitsouko qui n'ont pas eu la chance d'être élu "tubes" des Rita ! Pour un " Marcia Baïla", un "Andy", un " C'est Comme Ça", combien de "Jalousie", "Un Soir Un Chien", " Le Petit Train", " Triton" ?

C'est vrai que les photos, les vidéos boostaient l'envie de les aimer, tant ce qui émanait de leurs corps et visages excitait l'imaginaire des capteurs d'images : entre les Rita, leur public et les autres artistes du temps qu'il illuminèrent, ce fut toujours une histoire d'inspiration et de désir. C'est plutôt rare, surtout à ce point ! Mais si Fred et Catherine savaient rire ou fulminer, partager ou trancher net comme tout un chacun, ils n'étaient pas exactement comme tout le monde : ce qu'ils ont crée ensemble irradia leur époque et, depuis, la transcende...Un jour...Fred, sa guitare et ses sortilèges sont partis.
Les Mitsouko sont devenu la trace ineffaçable d'une des plus fulgurantes comètes de la "chanson française". Mais Catherine a repris le flambeau, de toutes les voix qui, tournoyant et évoluant en elle, firent dès les origines de La Ringer une artiste unique en son genre et de sa magnitude...: a-t'elle jamais mieux chanté qu'aujourd’hui ?
Aujourd'hui où il est crucial d'ouvrir son cerveau, sa mémoire et ses yeux d'un même et vaste mouvement, vous tenez les " Histoires d'A", des Rita Mitsouko, pour un hymne sensuellissime et poussant à danser deux, voire trois générations. Idem pour " You Got The Look", du déjà cité Prince : celle-là, il aurait pu la dédier à Fred et Catherine. Et du même coup la décliner au pluriel : ils furent une sacrée paire et, par leurs talents combinés, échangés, plus multiples et inventifs encore. Trois photographes ne sont pas de trop pour leur rendre cet urgent et vibrant hommage…
Francois Ducray


Les auteurs :
Immergé dès son enfance dans les milieux de l’art et de la mode, Renaud Corlouër embrasse la carrière de photographe en 1994. Il collabore avec les plus grandes stars de la musique, du cinéma, de la mode et du sport comme Iggy Pop, Mickey Rourke, Johnny Hallyday, David Bowie,…

D'abord journaliste avant de se consacrer complètement à la photographie à partir de 1986, Youri Lenquette a collaboré avec quelques uns des artistes les plus renommés de ces vingt cinq dernières années. Ses portraits de musiciens ont servi à illustrer des dizaines de pochettes de disques, affiches de concerts, couvertures ou double pages de magazines.

Dans les années 1980, Pierre Terrasson a photographié toute la scène rock nationale et internationale pour la presse et fait de nombreux reportages pour Serge Gainsbourg, Alain Bashung, Lou Reed, The Cure,…





Où est la photographie? - Jean Faucheur

Exposition Personnelle du au (durée : 1 mois et 12 jours)
Photo de l'exposition Lieu : ADDICT Galerie  ()
Date du vernissage : 15/10/2015

Thème de l'exposition :
Photographie

Descriptif :
Communiqué de presse

La Galerie ADDICT poursuit depuis plusieurs expositions un regard singulier sur le genre photographique. C’est pour cette raison qu’elle s’interroge aujourd’hui sur les liens ambigus unissant la photographie et la peinture, à travers le parcours atypique d’un peintre d’exception.

Jean Faucheur est une icône de l’underground parisien. Propulsé sur le devant de la scène, il a été de tous les mouvements « indé » du début des années 80. Personnalité attachante mais mystérieuse, il est adulé mais reste en marge. Respecté pas ses pairs, il est injustement sous estimé par le marché.
Prolifique et chef de bande, il a été l’instigateur des fameux Frères Ripoulin. Ce groupe de gais lurons collait leurs propres tableaux sur les panneaux publicitaires dans la rue. Leur succès fulgurant les a conduits en 1984 à New York, à la galerie Tony Shafrazi où se croisaient Warhol, Basquiat et Keith Haring. Les petits « Frenchies », managés comme un groupe de rock, s’appelaient Faucheur, Claude Closky ou encore PiroKao alias Pierre Huyghe. Le Centre Pompidou consacrait à ce dernier une rétrospective majeure en 2013, à tout juste cinquante ans.

Jean Faucheur, le jeune-homme surdoué, sorti major des Arts Déco ! excusez du peu, présentait un Solo Show à la Fiac de 1990, chez Agnès B. Résultat des courses, le stand était sold out avant la fin de la foire. Toutes les pièces avaient trouvées preneur ! Mais Faucheur en esprit libre qu’il était et qu’il est toujours, a préféré mener des combats incertains plutôt que de suivre un plan de carrière tracé à l’avance.

Vingt ans après ses premiers tableaux abandonnés dans la rue, comme des bouteilles à la mer, c’est la génération post-graffiti des années 2000 qui en fait son guru, terme qu’il assume car ce dernier devient le « miroir de l’autre ». Il n’hésite pas à prendre tout ce petit monde à rebrousse poil et à poursuivre son œuvre contre vents et marées.

Faucheur est autant attiré par la lumière que par l’ombre. Dans les deux cas, il se cache autant qu’il se montre. Il en est de même pour sa peinture. Il a toujours pris soin de faire disparaître l’objet de son délit. Les Ripoulin abandonnaient dans la rue leurs peintures mais pas leur ambition. Ils croyaient au crime parfait, partant du principe que s’il n’y avait pas de cadavre, il n’y avait pas non plus de crime.

Son « travail part toujours de la photographie », comme il aime à le répéter. Mais en bon franc tireur qu’il est, il s’ingénie toujours à brouiller les pistes, quitte à citer Alain Jacquet sans jamais le nommer. L’image photographique sera triturée, hachée, comme il le faisait au début des eighties en tressant des tirages Polaroïd, pour ne laisser que la trame de la pellicule apparente. L’image de base aura été contrastée au maximum, puis imprimée, c’est à ce moment là que le peintre entre en action et propose ses motifs colorés à l’acrylique.

Depuis 2012 sa peinture s’est pixellisée, ce qui lui permet d’interroger son obsession du visage et de sa disparition dans le portrait. La coulure dans ses toiles lui permet de camoufler « l’image de départ ». A partir de là, il peut commencer à expérimenter.

Où est la photographie ? est une exposition qui pose une question, celle de la distance qu’il faut opérer avec toute œuvre, pour qu’elle se révèle dans son entièreté. L’artiste aime semer le trouble, faire ciller le regard des spectateurs hagards. Où se niche la chambre noire dans ces peintures tramées ? Où se niche le négatif sur ces rouleaux de motifs cerclés ? Finalement où se cache Jean Faucheur dans ce travail qu’il porte en lui depuis quarante ans ?





Eros Pigalle

Exposition Personnelle du au (durée : 22 jours)
Photo de l'exposition Lieu : ADDICT Galerie  ()
Date du vernissage : 05/09/2015

Thème de l'exposition :
Exposition de photographies de Gilles Elie Cohen.

Descriptif :
Eros Pigalle
Gilles Elie Cohen
Exposition du Mardi 8 Septembre au Samedi 26 Septembre 2015

Vernissage le Samedi 5 Septembre 2015 de 17:00 à 21:00
Exposition du Mardi 8 Septembre au Samedi 26 Septembre 2015
Mardi - Samedi 11:00 - 19:00

Communiqué de presse
http://www.addictgalerie.com/accueil.html

Cette exposition sur le Pigalle de la fin des années 70, nous est racontée par Gilles Elie Cohen. Il s’agit là d’un document rarissime, unique en son genre. Il nous offre à voir au travers de ses photographies, les coulisses et l'envers du décor de ce quartier mythique, guidé par " Lolo Pigalle "…



" J’avais une amie qui était engagée dans le mouvement féministe. Je lui en ai parlé et elle m’a présenté à Lolo Pigalle. Lolo avait déjà été filmée une quinzaine d’années auparavant par Marguerite Duras et avait soif de s’exprimer. En 1965 elle avait dit à Marguerite Duras qu’elle voulait faire autre chose dans la vie.

A présent, autour des années quatre-vingt, elle était la plus vieille stripteaseuse de Pigalle et continuait à faire le tour des boîtes. Elle accepta tout de suite que je fasse un reportage photographique sur elle, qu’elle me serve de cheval de Troie dans ce monde qui plonge dans le secret et l’obscur quand les néons s’allument. Je n’ai jamais su son vrai nom et d’ailleurs je ne le lui ai jamais demandé… "
Gilles Elie Cohen

J’avais accepté un boulot de photographe pour un livre pornographique. C’était un moment difficile […] Je me souviens encore de l’odeur âcre et du silence sur le plateau, un grand studio dans le XVIIIe arrondissement. Une société spécialisée dans les photos de mariage traitait en sous-main la séance. Une grande Brésilienne riait aux éclats et faisait son truc sans état d’âme. Les mecs étaient capables de surprenantes performances. Le producteur, le visage ruisselant de sueur, mâchait nerveusement son cigare en donnant des indications. C’était un gros avec un visage d’omelette baveuse et une grosse mèche teinte en rouge rabattue sur son crâne chauve. Il a désormais abandonné la profession et est devenu bouddhiste. C’est à cet instant qu’est née mon idée de faire un reportage sur Pigalle.

Lolo a grandi à l’orphelinat, elle n’a jamais été à l’école. Elle m’a dit que lorsqu’on n’avait nulle part où aller, ce quartier pouvait être un asile pour vous. Sa mère a été abandonnée avec cinq enfants. Elle dit : " J’ai élevé tout ça, je peux même dire que j’ai élevé ma mère parce que tout ce qu’elle a eu au monde c’est moi qui le lui ai donné ". Dans le film de Marguerite Duras *, on voit Lolo faire de la barre dans une salle de danse. " Mon métier ne me plaît pas ", dit Lolo à l’écrivain. Elle dit aussi que l’amitié est la chose la plus importante au monde. Je regretterai toujours de ne pas lui en avoir donné assez.
Un ami à moi, que je lui avais présenté, a eu une histoire d’amour avec elle. Je n’avais pas aimé ça. Lolo Pigalle m’appartenait comme une grande soeur.

Chaque jour, vers midi, commençait sa journée de travail. J’allais la prendre dans son petit appartement, un petit cocon douillet et bien rangé sur la Butte Montmartre. Elle faisait le tour des boîtes et lorsqu’un client s’était laissé convaincre par un rabatteur, un rayon de lumière entrait dans la boîte plongée dans la pénombre, Lolo fonçait sur la scène tandis que les entraîneuses sortaient de leur somnolence. On me demandait de m’installer avec une fille autour d’une bouteille de champagne pour faire croire au client qu’il y avait de l’ambiance. Dans l’arrière-salle, le barman remplissait la bouteille de Dom Pérignon avec du mousseux éventé. Une fois, lors du salon des agriculteurs, la haute saison pour Pigalle, un groupe de paysans furieux de s’être fait avoir, avait défoncé une boîte avec un bulldozer volé dans un chantier.

Lolo avait ses protégées, des jeunes filles échouées là après l’orphelinat ou je ne sais quelle galère. Lolo surveillait de près leurs fréquentations et interdisait aux macs de s’approcher d’elles. Elle leur évitait le coup de fer à repasser dans la gueule pour obliger la petite à faire le trottoir. Les macs rôdaient comme des prédateurs, elle les connaissait, elle m’en a montré quelques-uns, des beaux gosses spécialisés dans le recrutement pour la pègre des proxénètes.

Quelquefois, elle sacrifiait sa journée à de mystérieuses visites à la prison de la Santé. Elle m’en a raconté un bout, elle en savait long sur le quartier. Il y a toujours un moment où on en sait trop, où on est trop dans le coup pour prendre des photos, le boitier pend comme un appendice inutile sur votre ventre, tandis que le commissaire avec son holster sur sa chemise — il a laissé tomber la veste — joue au poker dans l’arrière-salle, à midi ; il fait noir, l’unique ampoule dessine un cercle de lumière sur la table.
Je me souviens de cette fille, une beauté qui dirigeait une boîte, elle m’avait frappé en plein coeur, on avait pris rendez-vous pour prendre des photos. Une fois arrivé, son bienfaiteur à la soixantaine superbe était là en costume sombre et écharpe de soie blanche, les cheveux argentés plaqués en arrière. Il a posé une rivière de diamants devant la belle en me regardant du coin de l’oeil. J’avais compris.

Souvent, une fille insistait pour que je la prenne en photo, je trouvais qu’elle ne savait pas ce qu’elle faisait, qu’elle pouvait se retrouver dans un journal, être reconnue par ses parents. Elle me disait : " Je m’en fous ". Une stripteaseuse, " Cacahuète ", tenait absolument à ce que je la photographie dans des postures provocantes et étranges. Pourquoi donc ?
Une prostituée voulait que je fasse un portrait d’elle un rouleau de papier hygiénique sur la tête. Quand on plonge son regard dans l’inconnu, on comprend que la photographie n’est qu’« une approche sans connaissance ".

Après quelques semaines à rôder à Pigalle avec Lolo, je n’en savais pas plus long. " Il n’y a pas de vocation de stripteaseuse… Quand on est dans la misère, on ne connaît pas autre chose ", dit Lolo. Un jour, j’ai jeté à la poubelle une centaine de diapos de ce reportage. Je ne me souviens pas très bien pourquoi. Pour voyager léger sans doute.

En 2015, je me suis mis à la recherche de Lolo. Elle doit avoir à présent entre soixante-dix et quatre-vingt ans. Je demandai à tous les rabatteurs en face des boîtes s’ils connaissaient Lolo Pigalle. " C’est l’ancienne génération ", me dit une jeune fille en riant. Une fille rabatteur… Les temps ont changé. Finalement un homme aux cheveux blancs m’interpella : " Je la connais, elle est morte, mais si tu en veux une autre, on a ce qu’il faut. " Je revis mon ami qui avait eu une histoire avec elle. Il me dit être capable de retrouver son appartement sur la Butte, quand il ira mieux, précisa-t-il. Il venait d’avoir une crise cardiaque. Quelques semaines plus tard, on prit un taxi et il retrouva tout de suite la rue, juste en bas des vignes de la Butte Montmartre. Il reconnut le petit immeuble. Une porte en fer interdisait l’entrée. Je sonnai longuement, personne ne répondit, l’immeuble semblait abandonné, puis on alla boire un verre sur une terrasse ensoleillée.

La Galerie ADDICT & Laetitia Hecht présentent du 8 Septembre au 26 Septembre 2015 les photographies de l’exposition Eros Pigalle de Gilles Elie Cohen.
A l’occasion de la sortie de l’ouvrage Eros Pigalle aux Editions Serious Publishing, le photographe Gilles Elie Cohen et les auteurs Joël Houssin et Ange Rebelli seront présents pour une dédicace le soir du vernissage le Samedi 5 Septembre 2015 de 17h à 21h.

Interview de Lolo Pigalle par Marguerite Duras en1965. Disponible sur le site de L’INA.
http://m.ina.fr/video/CPF07004011





ACCROCHAGE DE PHOTOGRAPHIES

Exposition Collective du au (durée : 1 mois et 22 jours)
Photo de l'exposition Lieu : Addict Galerie  (Paris





"Mauvais genre"

Exposition Collective du au (durée : 2 mois et 3 jours)
Photo de l'exposition Lieu : ADDICT Galerie  ()
Date du vernissage : 18/10/2014

Descriptif :
"Mauvais genre"

Une proposition de Laetitia Hecht et Samantha Barroero avec
Ghada Amer, Hans Bellmer, Gilles Berquet, R. Crumb, Marie-Laure Dagoit, Daniel Darc, Pierre Denan, Braco Dimitrijević, Noël Dolla, Jean Faucheur, Nicolas Fenouillat, Dominique Figarella, Laurent Friquet, Paul-Armand Gette, Raoul Hausmann, Bernard Heidsieck, Just Jaeckin, Françoise Janicot, Susanne Junker, François Lagarde, Vivian Maier, Marianne Maric, Fred W. McDarrah, Pierre Molinier, Daidō Moriyama, Olivier Mosset, Derek Ridgers, Bruno Rousseaud, Ed Ruscha, Steve Schapiro, Stephen Shames, Winston Smith, Alberto Sorbelli, David Teboul & Guests …

Exposition du 21 Octobre au 20 Décembre 2014

Vernissage le Samedi 18 Octobre 2014 à partir de 18 : 00
Exposition du 21 Octobre au 20 Décembre 2014
Mardi – Samedi 11:00 – 19:00

Communiqué de presse

Rimbaud, décidé à ne pas être sérieux à dix sept ans, se vit abandonné par ses amis sous prétexte de "mauvais goût". Il se radicalisera par une conduite déviante et une mise négligée : ce "mauvais genre" finira par révolutionner l’art poétique.

L’artiste authentiquement novateur a toujours été attaqué sur le terrain du goût, censuré, mis à l’index au nom de la décence, de l’acceptable par une pensée dominante corsetée dans son "bon genre". Aveugle sur la réalité des pulsions qui la travaillent ou des lois qui la guident, la société préfère coller des étiquettes infamantes sur ce qui la dérange. L’artiste n’en a cure. Il travaille à la marge, investit à la frontière. Adepte de la destruction créatrice, il ouvre une brèche féconde qui, en autopsiant la société, la décille, lui intime de changer de langage. Comme en mathématique la dérivée d’une fonction indique, par un calcul à la marge, le sens d’une courbe, l’artiste, dans sa dérive et sa marginalité, informe la société sur la direction qu’elle emprunte sans en avoir toujours conscience. Puis, la marge finit par devenir la norme en repoussant sans cesse les limites du mauvais genre.

Laetitia Hecht et Samantha Barroero ont aussi fait le choix d’exhumer le mauvais genre là où, parfois, on ne l’attend pas. Photographies, peintures ou collages ne cherchent pas à choquer mais à opérer des rapprochements inédits. Elles révèlent que le plus intime peut toucher à l’universel, que l’innocence du regard et la complicité de la lumière sacralisent certaines images et désamorcent les réactions de rejets.

Par exemple, le destin du rose, couleur de l’innocence et de la quiétude. Sa charge symbolique a semblé longtemps bien ancrée dans l’imaginaire collectif: panoplie sublimée de la petite fille, enveloppe épithéliale d’un organe sain (langue rose), signal éclatant d’une santé prospère (joues roses), affichage d’un sentimentalisme sucré (romans à l’eau de rose), existence idéalisée (La vie en rose). Puis, le rose est entré en dissidence pour se pervertir en une teinte hypocrite, cachant sa nature profonde de rouge "désaturé". Il s’est mis à signaler les plaisirs tarifés (téléphone rose), les polissonneries perverses (ballets roses), les voyages sous psychotrope (éléphants roses). Pourquoi le peintre ne l’arborerait-il pas comme le point d’orgue de son itinéraire créatif ? Pourquoi une telle monochromie ne serait pas l’aboutissement des sens interdits des aventures de l’art ? Cette démarche appartient aussi au mauvais genre car elle retourne comme un gant la vieille convention qui faisait d’une couleur, symbole de sérénité mièvre, l’avatar moisi de certitudes surannées.

En s’emparant à sa façon de l’expression artistique, le "mauvais genre" affronte aussi sans détour la question du langage dominant, ce mode de communication qui impose ses canons, nomme sans dire, désigne sans éclairer. Une telle emprise empêche l’échange authentique entre les individus, c’est à dire la symbiose, la communion. Pour Godard, par exemple, dire "Adieu au langage", c’est se désespérer de ne pouvoir donner leur vrai sens aux mots. Ainsi la 3D ne révolutionne pas, comme on le prêche, la perception de l’espace, elle ne fait que donner du relief à la platitude. Le "mauvais genre", lui, cherche à pénétrer la réalité. Pour cela, il la regarde de biais, fait un pas de côté sous une lumière rasante, apte à saisir ce que le langage commun est impuissant à exprimer : la profondeur, l’émotion, le désir. De là, le sentiment que les images affichées par l’exposition adoptent l’angle de la perspective juste, celle qui suggère la signification profonde de ce qui est montré. Le mauvais genre revêt alors les oripeaux d’une salutaire salubrité.

Sur une proposition de Laetitia Hecht et Samantha Barroero, La Galerie ADDICT présentera l’exposition Mauvais genre du 21 Octobre au 20 Décembre 2014. Durant l’exposition, des artistes invités présenteront des performances, lectures, débats, projections… les « Samedi mauvais genre ».

Un coffret Mauvais genre en exemplaire limité sera édité en collaboration avec Les éditions derrière la salle de bains.

René Bonnell





"KURT COBAIN - The Last Shooting"

Exposition Personnelle du au (durée : 2 mois et 28 jours)
Photo de l'exposition Lieu : ADDICT Galerie  ()
Date du vernissage : 22/03/2014

Thème de l'exposition :
Exposition photos de Youri Lenquette

Descriptif :
"KURT COBAIN – The Last Shooting"
20 ans…

Youri Lenquette
Exposition du 25 Mars au 21 Juin 2014

Vernissage le Samedi 22 Mars 2014 18 : 00 – 21 : 00
Exposition du 25 Mars au 21 Juin 2014
Mardi – Samedi 11:00 – 19:00

Communiqué de presse

Disons le carrément, ce fut longtemps un douteux privilège que d’avoir eut Kurt Cobain dans le viseur de ce qui constitue la dernière séance photo du chanteur de Nirvana. Ou "The Last Shooting" pour ceux que la polysémie et les correspondances amusantes intéressent. Ce privilège est revenu à Youri Lenquette un soir de février 1994, de façon inattendue, presque inespérée.

Privilège puisqu’en Cobain s’est incarné l’un de ces anges déchus dont le rock a longtemps gardé l’exclusivité, l’une de ces créatures à la trajectoire aussi brève que fulgurante, l’un de ces êtres tellement en porte-à-faux avec le monde réel qu’on finit par leur prêter une origine différente du commun des mortels, lointaine, énigmatique, quasi extra-terrestre. En deux ans, Youri, alors reporter au mensuel Best, a réussi à tisser des liens avec cette jeune rock star particulièrement mal dans ses pompes que le succès et la drogue poussaient à se cloîtrer dans une tour d’ivoire de paranoïa. Ce qui en dit long sur la confiance et l’empathie que le photographe avait su créer avec le chanteur, et plus généralement sur les rapports étroits qu’il entretenait avec la faune impénétrable du rock.

Mais si privilège il y a, il aura longtemps laissé un goût bizarre à son bénéficiaire puisque cette fameuse session, dont l’accessoire principal est un revolver 22 long rifle, précède de quelques semaines la mort que s’administre le musicien à l’aide d’une arme similaire. De tout temps, les anges ont eut en perspective de leur splendeur leur propre chute. Si bien qu’évidemment, allait être conféré à cette séance la dimension d’une autodestruction annoncée. Cette mise en scène, voulue par Cobain, engendra force supputations et conjectures au point de placer le photographe dans une situation parfois délicate.
Si vingt ans ont passé depuis le suicide de Cobain, cette dernière prise de vue n’a rien perdu de son mystère un peu douloureux. Elle continue de nous laisser sur le rebord du précipice.

Exposée pour la première fois dans son intégralité, planches contacts et inédits compris, "The Last Shooting" fascine autant qu’elle interroge. C’est un bref instant, étrange car presque ludique, dans une histoire qui finit mal. C’est un document exceptionnel que le temps va charger d’un sens où l’absurde se dispute à l’héroïque. C’est enfin la dernière apparition d’un ange blond et maudit avant qu’il ne prenne son envol définitif.

Francis Dordor : Quand et dans quelles circonstances as-tu rencontré Kurt Cobain et Nirvana la première fois ?
Youri Lenquette : C’était aux Transmusicales de Rennes en décembre 1991. J’étais venu prendre contact avec le groupe en vue de réaliser un reportage sur leur tournée australienne de février 1992.

F.D : Quels souvenirs conserves-tu de cette tournée ?
Y.L : Le souvenir d’un groupe qui répugnait à se faire prendre en photo ! Kurt en particulier ! Ils m’ont trimballé partout dans le pays pour finalement m’accorder dix minutes juste avant de prendre l’avion du retour. Au final, j’ai eu ce que j’aurais pu obtenir n’importe où ailleurs. J’étais quand même là pour faire le reportage de couverture d’un magazine (Best)... Sinon, mis à part l’aspect photo, Kurt et moi avons sympathisé. Je me souviens d’une nuit où j’écoutais des cassettes de groupes punks américains des années 60 dans ma chambre d’hôtel. Il est venu frapper à ma porte. Nous avons discuté musique. Drogue aussi. Il me donnait l’impression d’un jeune gars que le succès avait déboussolé et qui cherchait les conseils d’un aîné. J’avais 35 ans, lui 25.

F.D : Vous êtes restés en contact après ça ?
Y.L : Nous nous sommes revus à Paris fin 92. Il est venu chez moi après le concert de Nirvana au Zénith. Ensuite je suis allé à Seattle en septembre 93 pour la sortie de l’album In Utero.

F.D : Quelles impressions conserves-tu de Kurt ?
Y.L : Celles d’un petit gars malingre très touchant qui visiblement avait d’énormes problèmes de communication avec l’extérieur. Trop énormes sans doute quand on se retrouve promu porte-parole de sa génération, que l’on a connu des difficultés matérielles toute sa vie et que du jour au lendemain on est riche au point de ne plus savoir combien l’on a sur son compte en banque. Et quand on se débat avec de sérieux problèmes de dope. Il aurait été de la trempe d’un Mick Jagger, il aurait pu surmonter tout ça. Mais Kurt n’avait pas le cynisme d’un Jagger. C’était un intègre. Il croyait à ce qu’il chantait et ne se serait renié pour rien au monde.

F.D : Comment s’est déroulée cette fameuse dernière séance ?
Y.L : Quand il était à Paris, il passait souvent par mon studio. Il y restait une partie de l’après-midi, à moitié prostré sur le canapé, à jouer de la guitare ou à inspecter ma collection de disques. C’était devenu une habitude. Un jour, il me dit qu’il aimerait faire une séance. Évidemment, je n’y ai pas cru. Voilà un mec qui ne voulait pas faire de photos quand la couverture d’un magazine était en jeu et qui soudain, de lui-même, initiait la chose ! Pour moi, c’était du pipeau. Du coup j’ai libéré mon assistant et ma maquilleuse. Mais vers 21h30, coup de téléphone de Kurt qui m’annonce qu’il monte dans un taxi et qu’il arrive. Branle-bas de combat : je n’ai ni assistant, ni maquilleuse, pas même les pellicules que j’utilise d’habitude. J’appelle un copain pour qu’il vienne me filer un coup de main. Quand le groupe arrive, Kurt a ce flingue dans la main. Il a aussi des plaques sur le visage. Il décide de se maquiller lui-même. Mais c’est tellement ridicule que je fais appeler une copine pour qu’elle ramène sa trousse...

F.D : Le flingue, c’était son idée…
Y.L : Oui il a insisté. C’est lui qui a initié toutes les poses, sur la tempe, dans la bouche, pointé vers l’objectif...

F.D : L’autre accessoire c’est cette coiffe tribale...
Y.L : C’est une parure de chef que je venais de ramener d’un voyage au Zimbabwe et sur laquelle Kurt a jeté son dévolu.

F.D : On voit également des photos du groupe au complet. Et même avec quatre membres au lieu de trois...
Y.L : Pat Smear, ancien guitariste des Germs, venait de rejoindre le trio d’origine pour cette tournée européenne...

F.D : As-tu donné une signification particulière à cette séance après l’annonce de son suicide en Avril 1994 ?
Y.L : Je n’ai jamais cru à la thèse d’un message qu’il aurait voulu faire passer. Poser avec une arme à feu reste un grand classique de la photo rock après tout... Une autre raison me faisant penser que ce n’était pas prémédité, c’est qu’avant de se quitter ce soir là, Kurt avait flashé sur mes photos des temples d’Angkor et qu’on s’était promis d’y aller ensemble après la tournée...

F.D : Comment as-tu géré la suite ? Certaines photos sont tellement parlantes qu’elles ont dû forcément susciter la surenchère...
Y.L : J’ai demandé à mon agence de l’époque de ne pas mettre en vente les plus dérangeantes, celles où il a le flingue dans la bouche ou sur la tempe. J’ai eu des propositions très tentantes financièrement. Mais elles émanaient de journaux qui n’auraient jamais parlé de Nirvana en temps normal et dans lesquels Kurt n’aurait certainement pas voulu apparaître. Ce qui n’a pas empêché la polémique. Quelques mois plus tôt à Seattle, Kurt avait déjà posé avec un pistolet en plastique dans la bouche et sur la tempe. Ces photos étaient diffusées depuis longtemps quand il s’est suicidé...

F.D : À l’aune d’une longue carrière, que représente pour toi cette séance ?
Y.L : Techniquement ce n’est pas ma meilleure prise de vue. Mais symboliquement c’est fort... Je dirais que le titre de l’exposition "The Last Shooting" vaut aussi pour ma propre trajectoire étant donné qu’après la mort de Kurt, je me suis détourné du rock pour m’intéresser à autre chose. Comme si toute la mythologie autour de cette musique avait soudain perdu de son attrait avec sa disparition.

La Galerie ADDICT et Laetitia Hecht présenteront du 25 Mars au 21 Juin 2014, les photographies de cette dernière session lors de l’exposition "KURT COBAIN – The Last Shooting". Une partie des images sélectionnées seront proposées en tirage argentique traditionnel réalisées par Marc Upson, le tireur qui réalisa les épreuves de ces mêmes photos en 1994… sur un papier identique et en procédant de la même manière qu’à l’époque.

Francis Dordor





PUNK NUGGETS, Original Artyfacts 1977 -1985

Exposition Personnelle du au (durée : 3 mois et 7 jours)
Photo de l'exposition Lieu : Addict Galerie  (Paris
Date du vernissage : 16/11/2013

Thème de l'exposition :
Exposition de photographies de Youri Lenquette

Descriptif :
Robert Capa, le célèbre photo reporter de guerre, disait, "si la photo n’est pas bonne, c’est que vous n’étiez pas assez près". Youri Lenquette a toujours été près. Dans l’univers paranoïaque des backstages et des entourages de groupes, il entrait là où le reste de la presse essuyait une rebuffade parfois brutale. Comme s’il avait dégagé des ondes, émis des ultra sons qui indiquaient aux musiciens qu’il était des leurs.

Sans faire pleurer dans les chaumières, Youri a grandi un peu tout seul. Très tôt, donc, il avait déjà plus vu, vécu et bourlingué que la plupart de ses futurs collègues. Nous fantasmions sur un "mode de vie rock". Youri l’avait déjà, à certains égards, testé. Peut-être ça, après tout, que les musiciens sentaient.
Mais s’il avait le privilège d’être admis de l’autre côté de la barrière, autour du feu de camp, son expérience, son instinct, son ange gardien, lui faisaient toujours garder la bonne distance. "Assez près" pour que la photo soit bonne, mais pas trop proche non plus de la flamme, afin de ne pas s’y brûler. Combien de compagnons de route des groupes se sont carbonisés à leur contact. Youri, lui, est encore là, indemne, pour exposer et témoigner.

En 1981 il était correspondant du mensuel Best à Londres. Son premier reportage correspondit à mon premier voyage de presse pour Rock&Folk : un abject concert de Adam & the Ants, mais j’ai des raisons de ne pas regretter le déplacement, entre autres parce que Lenquette et moi devînmes illico amis. Et dans les années qui suivirent, je pus le voir évoluer professionnellement. La photo qui, ado, avait été un hobby distrayant, puis, une fois journaliste, une manière de compléter ses articles, devint bientôt un métier et même un art. Mais toujours, quoiqu’il arrive, en se tenant "assez près" pour que Robert Capa approuve.

Laurent Chalumeau : Quels sont les critères qui ont décidé de la sélection des photos ?
Youri Lenquette : Tantôt l’intérêt documentaire, tantôt d’éventuelles qualités graphiques. Par exemple, tu as la photo de Mick Jones, Captain Sensible et Bernie Rhodes assis en rang d’oignon. La photo n’est pas renversante, mais elle fixe un moment : six mois plus tard, la messe sera dite, les Clash seront partis jouer dans une toute autre league. Mais là, tout le monde est encore au même niveau et tape la discute, tire sur le pète. D’autre fois, la photo est intéressante ou pittoresque, mais elle donne à voir de parfaits inconnus. Et puis parfois, tu as le coup de bol : c’est bien cadré, bien composé et ça dit quelque chose d’un de tes musiciens préférés.
LC : Il se dégage des photos une spontanéité et une absence de prétention qui colle assez bien au sujet. Comment les considères-tu aujourd'hui? 
YL : A l’époque, je voyais ça comme des souvenirs, des aides mémoire, des moments capturés. Puis des illustrations pour donner vie à mes articles. Il n’y a pas encore de réflexion derrière. C’est surtout de la photo de fan de musique, plus que de photographe. Le bol, après, c’est que les musiciens que je photographiais aient conservé un intérêt trente ou trente-cinq ans plus tard et qu’ils aient été dès cette époque plutôt photogénique.
Et puis à force d’en faire, je me suis rendu compte que mes articles, tout en étant corrects, n’avaient aucune chance de développer une dimension artistique propre et resteraient donc toujours à la remorque du travail de quelqu’un d’autre. Tandis que les photos, ma foi, même si j’étais encore très tâtonnant, au moins, c’était quelque chose que je produisais moi. C’était plus stimulant.
LC : Certaines photos donnent l'impression d'avoir été prises sur scène par un membre du groupe.
YL : Vu l’ambiance dans les concerts punks de l’époque, être devant la scène avec un appareil photo, c’était mission impossible. Le seul moyen pour ne pas être trop bousculé, c’était d’être sur scène. A condition, bien sûr, que le groupe accepte de t’avoir dans les pattes.
LC : Justement, j'ai toujours été frappé par ta proximité immédiate avec les musiciens et l’accès total qu’ils t’accordaient, tandis qu'ils se méfiaient des autres journalistes ou photographes. Comment l’expliques-tu ?
YL : Je ne sais pas. La sincérité de mon enthousiasme devait être patente. Et puis, peut-être aussi parce que j’essayais de me comporter le plus naturellement possible. La bonne attitude, en fait, c’est de n’en pas avoir. La limite de l’exercice, après, c’est qu’on t’accepte comme un membre de la bande aussi parce que tu sais quand tu dois t’arrêter de photographier. Or, il y a parfois des trucs que tu regrettes de ne pas avoir pu shooter, ou même filmer. Je me souviens par exemple d’un après-concert avec Motörhead qui fut un condensé de tout ce qu’on peut lire ou fantasmer sur les excès du "mode de vie rock & roll". On est partis avec des bikers dans leur local, puis, avec eux, on est allé dans un routier où ça a failli finir en baston, puis après dans un bar à putes à Marseille, tout ça bien sûr dans une sarabande de transgressions diverses, mais aussi dans une atmosphère très bon enfant. Mais là, évidemment, pas question de sortir ton appareil.
LC : A propos de bikers, justement, tu penses que les moments passés avec les membres d’un club de la côte t’avaient appris à te faire discret.
YL : Peut-être. Mais c’est surtout l’intérêt pour les motos autres que japonaises qui constituait une bonne entrée en matière avec les musiciens. Les gars te voyaient arriver pour l’interview ou la séance sur une machine intéressante, ça pouvait te distinguer des collègues. Ou si ça venait dans la conversation, subitement, le genre de moto que j’aimais, ça faisait un point commun, ça créait une complicité. D’autres journalistes ont sans doute dû avoir ça avec le foot.
LC : Ces photos courent sur presque dix ans. Avec le recul, que penses tu qu'elles racontent de toi, ou de l'évolution de ton regard? 
YL : C’est le passage de l’amateurisme éclairé au professionnalisme. Exactement comme les musiciens punks que je shootais ou côtoyais. Nous avions le même âge. Ils avaient attrapé une guitare, moi un appareil. Mais si tu prends punk au sens de dadais de vingt ans arrogant qui déborde d’énergie et d’appétit de vivre vite, ici et maintenant, c’est sûr : pendant ces années-là, eux comme moi, nous étions punks. Après, on s’est tous mis à mieux savoir ce qu’on faisait. Ça, c’est la bonne nouvelle. La moins bonne, c’est que du coup, nous avions moins vingt ans ! C’est ça l’évolution : le passage à une photo mieux réfléchie, mais donc à l’âge adulte. Comme je disais : avec la chance que les sujets aient bien vieilli et que plusieurs fois, moi et mon appareil, on se soit trouvés au bon endroit au bon moment.

ADDICT Galerie en collaboration avec JM Patras présentera "PUNK NUGGETS, Original Artyfacts 1977 – 1985", une exposition des photographies de Youri Lenquette, du 19 Novembre 2013 au 11 Janvier 2014.

Laurent Chalumeau





Bits and Pieces

Exposition Personnelle du au (durée : 1 mois et 28 jours)
Photo de l'exposition Lieu : Addict Galerie  (Paris
Date du vernissage : 12/09/2013

Descriptif :
"Bits and Pieces "
David Lyle
Exposition du 13 Septembre au 9 Novembre 2013

Vernissage le Jeudi 12 Septembre 2013 18 : 00 – 21 :00
Exposition du 13 Septembre au 9 Novembre 2013
Mardi – Samedi 11 : 00 – 19 :00

Né sur la base militaire d’Okinawa au Japon en 1971, David Lyle rentre très jeune aux USA pour vivre une adolescence influencée par la musique des années 50 et les épisodes de Twilight Zone sur le petit écran. Il est ensuite marqué par la découverte du Punk Rock, tant par l’énergie musicale et les idéaux du mouvement que les graphismes des pochettes d’albums, qui stimulent chez lui sa vocation d’artiste. San Francisco, la non-conformiste, où il séjourne, va lui donner l’énergie d’oser ses idées. Sa rencontre avec Winston Smith et ses collages au service d’un engagement politique affiché l’incitent à se dépasser. Plus tard, installé à Manhattan, il emprunte résolument sa propre voie en tentant de répondre à une obsédante interrogation.

D’où naît cette nostalgie des années cinquante et soixante supposées heureuses et insouciantes dont il collectionne les objets ? Cette évocation en rose des fifties et sixties n’est-elle pas le produit de ce besoin obscur de s’inventer un âge d’or de l’individualisme consumériste ? De sacraliser inconsciemment l’économie de marché dont on espère retrouver les bienfaits sur une planète pourtant épuisée par les excès d’une production déréglée ?
David Lyle répond à cette anxiété à sa manière. En passant au crible marchés aux puces et enchères, cet inlassable dénicheur exhume des photographies de ces années fétiches. Il en tire des collages, première étape d’une expression artistique qui narre sa propre histoire de teenager intoxiqué. Il applique ensuite sur des panneaux de bois un gesso qu’il enrichi à l’huile noire appliquée au pinceau puis nuancée à l’aide de chiffons.

David Lyle dresse alors le portrait d’une Amérique triomphant de la Deuxième Guerre Mondiale pour mieux exporter son modèle universel de félicité. Ce message, la photographie, entre autres, nous l’a inculqué. Lyle en détourne le sens en rapprochant avec un soin particulier du détail des éléments insolites et contradictoires de ses archives personnelles. Il tord le cou aux clichés avec la noirceur d’un humour teinté de compassion et laisse sourdre le malaise que cachent ces images dégoulinantes de bonheur de l’American way of life. De ces peintures émerge une sensation d’étrangeté qui inconforte, tout comme les photos de Robert Frank ou encore les images tirées au cordeau jusqu’au malaise des frères Cohen de Barton Fink ou du Barber.

Si tous ces rassembleurs de vieux vinyles, de polaroïds vintage ou de posters savaient regarder leurs trésors différemment ! Prendre conscience de la naïveté de leurs fantasmes. Ils en détecteraient la sinistre comédie.

Dans « Words of Wisdom », une femme au foyer des années 50 regarde un string imprimé du slogan de Nike « Just do it ! ». Dans « If you see something, say something », le passager d’un bus tient avec indifférence une bombe sur ses genoux à côté de voisins impavides plongés dans leur journal.
« Family Time » évoque l’époque de la colonisation des foyers américains par la télévision qui rassemble la famille autour de ses programmes, image idyllique des bienfaits de la réussite individuelle. Lyle, moins angélique, suggère que déjà le ver est dans le fruit. Sur l’écran, un épisode des Simpsons montre un Homer sociopathe qui étrangle son fils Bart dans un geste comique mais violent. Pour Lyle, cette série cache bien peu d’innocence derrière son cynisme pourtant affiché.

David Lyle reste néanmoins un créateur inscrit dans son époque. Dans sa dernière série « Graffiti », notamment « The Dealer », il porte un regard critique sur le statut du Street Art dans l’art contemporain.

Bien qu’il s’en défende, sa naissance dans une île occupée a dû marquer l’inconscient de Lyle. Il a vu le jour en situation de paix armée où son pays victorieux a voulu imposer partout dans le monde des idéaux dont il percevra plus tard l’inanité. Il exprime ce sentiment dans un langage de la transgression comme ces écrivains en rupture avec les canons de la période qui a tant fasciné chez lui le collectionneur : Kérouac et son inlassable fuite des valeurs traditionnelles de son époque, Burroughs et son collage halluciné des chapitres décousus de son Festin nu, Bukowski et sa vision poétique et provocatrice de l’amour libre et du sexe. Lyle, à sa manière poursuit ce processus de démolition.

ADDICT Galerie présentera pour la première fois en France l’œuvre de David Lyle pour une exposition personnelle « Bits and Pieces ».





La Main de DIEU

Exposition Personnelle du au (durée : 2 mois et 5 jours)
Photo de l'exposition Lieu : Addict Galerie  (Paris
Date du vernissage : 23/05/2013

Descriptif :
" La Main de DIEU "

Maria Tomé
Exposition du 23 Mai au 27 Juillet 2013

Vernissage le Jeudi 23 Mai 2013 18:00 - 21:00
Exposition du 23 Mai au 27 Juillet 2013
Mardi - Samedi 11:00 - 19:00

Artiste de l’image, Maria Tomé improvise des histoires pour en extraire la mise en scène. Moins attentive à la narration qu’à l’acte de guider l’œil, son travail met en lumière l’inconscient de l’objet. Plutôt que de créer, elle choisie de "révéler", nous entraînant ainsi dans sa vision parallèle du quotidien. Laissant toujours une place au hasard, à l’accident, son travail aime se soumettre au fortuit et tente sa mise en relief afin de mieux l’apprivoiser.

Née au sud du Portugal au début de l’Afrique, ses racines auprès d’une mère couturière et d’un père tailleur lui apprennent le découpage.

À 20 ans, attirée par la couleur et la lumière, Maria Tomé travaille la photo et devient assistante de James Lignier, photographe de nature morte, qui lui offre son premier argentique : un F3 Nikon. Ce nouvel outil en main, pendant cinq ans, elle fait le tour du monde, suit l’apprentissage de l’école Louis lumière puis repart.

Le hasard, les rencontres, les différents métiers qu'elle occupe dans le cinéma, la mode sont autant d'expériences qui misent bout à bout racontent un peu de l'histoire qu'elle met en scène aujourd'hui. Mais, au-delà du regard, c'est par l'ouïe qu'elle se laisse guider, jamais très loin des concerts, où elle prend des photos, la musique baigne son univers, les musiciens deviennent les premiers acteurs de son approche artistique.

Lorsqu'en 1991, elle atterrie à l'hôpital FMR, ses rencontres avec Jean Luc Blanc, Jean Luc Verna, Aurèle et les FFF déclenchent de nouvelles envies. "Mon école d'art" c'est ainsi qu'elle baptise ces lieux.

En 1995, une autre rencontre marque le début d'une collaboration, toujours d'actualité, avec l'un des pères du Funk : George Clinton pour qui elle crée des costumes de scène entre autres pour les Grammy Awards en 1998. De même avec les FFF, qu'elle habille lors de leurs concerts. Réalisés à partir d'images brodées, de collages et d'impressions sur tissus, ses vêtements restent avant tout le support de son imaginaire. L'habit de scène devient l'espace de sa propre mise en scène.

Maria Tomé travaille aujourd'hui le découpage/collage et la photographie dans son atelier de L'île St Denis. Elle continue de poser son regard étrange et familier sur notre monde en appliquant dans des livres, magasines et catalogues d'Art certaines règles de vie de l'homme qu'elle met en scène : "Rien ne se perd", "Trocs", "Transferts de prisonniers" et "Switch Houses".
Dans la série "Switch Houses", Maria Tomé travaille sur le choc des contrastes et différences de notre monde et ce par le choix des ouvrages qu’elle a choisis. La règle, est l'échange des éléments d'un livre avec les éléments d'un autre livre, en suivant l'ordre des pages. Ce protocole provoque des rencontres imprévisibles dont certaines images seront présentées en tirage photographique.

C’est le Tome 2 de "Switch Houses" qui comprend trois livres, qu’ADDICT Galerie sera heureuse de vous présenter à l’occasion de la première exposition personnelle de Maria Tomé à Paris.





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